Littérature et architecture chez zola
4546 mots
19 pages
Mouvement littéraire prolongeant le réalisme, le naturalisme touche toutes les formes d’art, en passant par la musique, avec Ferdinand Bruno, la peinture avec un artiste tel Julien Dupré ou bien encore la sculpture avec Constantin Meunier. Mais il existe également une architecture naturaliste, prônant une sincérité – un aspect brut -des matériaux et donnant naissance à une vision plus organique de la ville et de l’habitat. Avec La Bête humaine, Zola choisit un thème lié à la réalité matérielle -ici, le chemin de fer- et ancre son roman au cœur de la modernité scientifique, invitant son lecteur à s’immerger dans l’univers ferroviaire. Le romancier poursuit dès lors le but d’une littérature scientifique et tente ici de transmettre la réalité concrète du monde, d’où son attrait pour la matière brute comme le fer ou le charbon. Quel rapport entretient l’art naturaliste avec le réel ? En quoi Zola parvient-il à insérer dans son roman une réalité matérielle tout en mariant la technique et la littérature ? Comment montre-t-il dans La Bête humaine, que l’architecture se manifeste par l’ambiance qu’elle impose ? Dans un premier temps, nous verrons comment Zola cherche à ancrer son roman dans un cadre architectural le plus réaliste possible et nous nous demanderons en quoi la description minutieuse de l’univers du chemin de fer correspond à une volonté d’inscrire la modernité industrielle dans la conception artistique des bâtiments. En second lieu, nous analyserons l’impact produit par l’architecture ferroviaire sur le personnage romanesque en nous intéressant tout particulièrement à l’atmosphère qu’elle dégage. Enfin, nous considèrerons les attributs artistiques et esthétiques des gares et de leurs dépendances que Zola s’attache à mettre en lumière à travers ses écrits, privilégiant notamment le paysage ferroviaire perçu depuis une fenêtre et donnant à voir, de cette manière, un tableau.
I) L’univers ferroviaire et son architecture : l’appartenance au décor