Lyon
Les premiers actes qui furent accomplis dans la Gaule, sont précisément ceux qui devaient régler à tout jamais sa manière de vivre comme province. Quelques mois après la fin du dictateur (en 43), le sénat décida la fondation de deux colonies dans la Nouvelle Gaule, ou, comme on disait alors, dans la Gaule Chevelue : l’une à la frontière, celle d’Augst, près du coude du Rhin, l’autre au centre, celle de Lyon, proche le confluent du Rhône et de la Saône ; et il confia l’affaire à Munatius Plancus, proconsul de la province.
En bâtissant la colonie de Lyon, c’était son centre et sa capitale qu’on indiquait à cette même Gaule. Que, devant Fourvières, comme devant la colline d’Augst, les fondateurs de Lyon, Plancus ou les commissaires du sénat, aient songé surtout à la protection militaire du peuple romain, c’est très probable. La forteresse allait surveiller les routes des Alpes, elle servirait de trait d’union entre les camps de la frontière et les colonies de la Narbonnaise : voilà d’abord l’Italie assurée contre un retour des Barbares de l’Occident.
Lyon, ensuite, est la tête de ligne pour toutes les routes qui gagnent, vers l’ouest, la Loire et la Seine : si la Gaule Chevelue se révolte, c’est la nouvelle colonie qui la maîtrisera ; elle la commande, disait un Ancien, à la manière que l’acropole domine une cité.
Mais un autre rôle, pacifique et grandiose, fut réservé à la cité de Lyon.
Une colonie n’était pas seulement une citadelle de l’Empire, utile par ses remparts et par ses vétérans. Elle était aussi un foyer de vie romaine, emprunté au feu éternel qui brûlait devant le Capitole. Ses citoyens, tous membres de l’État, son sénat,