Ma parenthèse.pdf
4,50 x 2,50 d’espace à partager à 3 partenaires de villégiature, 22h/24h. J’ai eu beaucoup de chance. Si mes colocataires ne me ressemblent pas, ils ne sont pourtant pas, loin de là, aussi sinistres que ceux que je croisais lors de mes pérégrinations à la « promenade », à la douche, à l’infirmerie. Des dealers, des violeurs, des meurtriers. Un monde à part dont on ne parle que très rarement dans notre vie habituelle. Nous sommes tous affectés par ces histoires défrayant les chroniques, les JT. Mais après résolution des affaires, la mémoire collective ne s’appesantit pas sur le devenir de ces personnes invitées dans l’univers carcéral et sur la promiscuité qui en résulte Le cas par cas, cher à mon cœur, prend tout son sens dans ce regard que je pose sur mes nouvelles connaissances. Soyons bien clairs, je n’ai pas rencontré dans cet univers des non-coupables, y compris moi. Je ne me borne qu’à définir des parcours pour m’enrichir, apprendre de l’expérience de ces hommes exposés à des dérives inimaginables.
Il faut que je me pose la question : A quoi sert la prison ? J’ai maintenant besoin en tant qu’acteur, de réponse.
J’ai vécu, donc dans un monde parallèle, une dimension invraisemblable avec des codes différents de ce que nous connaissons. Des règles qu’il faut apprendre très vite car, en prison plus qu’ailleurs, nul n’est sensé ignorer la loi.. Si on subodore l’existence de ce monde parallèle, car on le subodore croyez-moi, on ne connait jamais que le sien.
En fait, c’est comme être aveugle ou être dans l’inconnu. Pire. Au début, on pense que l’expérience que l’on a acquise au cours de sa vie, dans les cercles familiaux, professionnels vont permettre d’instaurer des rapports compréhensibles pour tous. C’est l’erreur que doivent commettre tous les primaires. Ainsi, le droit n’existe pas dans le sens ou nous l’entendons. Aux yeux de l’autre vous n’existez, d’abord, que par la raison qui vous a amené à partager son ordinaire. Mieux vaux être un