Madame orpha
La mise en opposition du VIIe et du XXVe chapitre
Composé des souvenirs différents de la narratrice liés à l’histoire d’Orpha et de Louis, le roman fortement autobiographique de Marie Gevers peut être envisagé comme le commentaire d’un adulte qui regarde l’album de photo constitué des images de son enfance. Dans la présente écriture on tente de regarder deux de ces photos qui sont de tonalité différente, l’une caractérisée par la dominance de la couleur jaune et l’autre par celle de noir. On envisage alors de mettre en opposition deux épisodes de l’ouvrage, l’un inspiré par le souvenir agréable d’une apres-midi estivale au jardin et l’autre par l’expérience traumatisante de la rencontre avec la mort.
Il convient tout d’abord de remarquer qu’il y a une ressemblance frappante entre l’ouverture, l’incipit des deux chapitres; dans les deux cas, c’est l’annonce de l’ordre maternel qui rend possible l’expérience enfantine elle-même en s’imposant à la petite Marie ce qu’il lui faut faire. La figure de mère ordonnant de récolter de tilleul de même que celle qui désire que sa petite « aprenne à voir des morts », apparaît comme une instance dominante, une force tout-puissante voir divine dans cet univers. La mère dirige l’action de sa fille qui obéit sans aucune hésitation et mise en cause de l’ordre. La formule « avait dit » qui introduit ses paroles et le fait qu’on ne la voit pas mais on ne fait qu’entendre sa voix qui peuvent même nous rappeler de l’énonciation de Dieu dans la Bible renforcent son rapprochement avec l’existence divine.
Malgré cette similitude bien remarquable les chapitres se concentrent sur des thématiques différentes. Dans le VIIe chapitre le lecteur assiste à une scène d’idylle bucolique, à celle notamment de la rencontre clandestine des amoureux, d’Orpha et de Louis au sein de la nature estivale riante de l’abondance. La distinction définitive du point de vue de