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Madame Rosa, Monsieur Salomon ou les « lois de la nature » chez Romain Gary
Anny Dayan Rosenman
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Dans les dernières œuvres, au contraire, comme dans la réalité, la vieillesse est lestée d’une corporéité pesante et incontournable. C’est non pas une absence du corps mais un assujettissement de l’être à son corps, une présence physique écrasante vécue sous le signe de la souffrance, de la dégradation, souvent de la honte. Les femmes vieillissantes ou déjà vieilles présentent toutes des traits physiques qui les rattachent à une figure maternelle, elle-même déjà vieillissante dans La promesse de l’aube. Dans la plupart des cas, elles en sont des …afficher plus de contenu…

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Cette femme, nous dit Jeannot, à cause de « sa situation numérique », c’est-à-dire son âge, n’est plus une femme.
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Le corps de Madame Rosa est un corps qui, en même temps qu’il prolifère et se déforme, s’écroule, s’affaisse, se défait. Nous ne sommes pas dans une description réaliste des stigmates de la vieillesse mais dans la description à nouveau hyperbolique et presque fantaisiste d’un corps à la fois encombrant et morcelé, qui part en morceaux, réduit à une série de fonctions défaillantes : « Malheureusement, madame Rosa subissait des modifications à cause des lois de la nature qui s’attaquaient à elle de tous les côtés, les jambes, les yeux, les organes connus tels que le cœur, le foie, les artères et tout ce qu’on peut trouver chez des personnes très usagées.