Maison du chat qui pelote
D’abord intitulé Gloire et Malheur, ce court roman rédigé en 1829 parut en 1830 chez Mame-Delaunay et connut 4 autres éditions et autant de remaniements jusqu’à la dernière édition Furne 1842 qui fut elle même corrigée indéfiniment et qui parut sous le titre de La Maison du chat-qui-pelote [1].
I. L'HISTOIRE
Monsieur Guillaume, marchand drapier de Paris, a deux filles à marier. Elles font deux mariages « bien différents ». Virginie, l'aînée, épouse le commis, successeur de son père : mariage solide qui témoigne de sa « fidélité au quartier » ; ces deux époux « marchent avec leur siècle », c'est-à-dire que « ce couple convenablement assorti » accepte la vie « comme une entreprise commerciale ». Augustine, ravissante jeune fille, fait un brillant mariage d'amour, en épousant Théodore de Sommervieux, aristocrate et artiste ; mais ce double décalage, social et intellectuel, mène cette union vers l'échec, car aucune sensibilité poétique ne vient compenser le manque d'éducation mondaine de la jeune femme.
Ce roman a été placé par Balzac en tête de La Comédie humaine, pour dénoncer « les dangers des faciles mésalliances qui seraient à craindre aujourd'hui ». La description initiale de la façade de la « maison du chat-qui-pelote » témoigne de la réflexion balzacienne sur les objets « archéologiques » ; l'archéologue, observateur privilégié, est ici Sommervieux, le peintre amoureux. Il cherche des modèles, peint ou plutôt « repeint » ce que Balzac appelle des « tableaux naturels ». L'échec de son mariage est consacré lorsque cet artiste offre le portrait de sa femme à sa maîtresse.
II. HISTOIRE(S) DU TEXTE
– Le manuscrit, alors intitulé Gloire et Malheur, est conservé à la bibliothèque Lovenjoul (A 89), à l'Institut de France. Il est complet et comprend 35 feuillets. Il propose trois débuts très différents,