Marché de la cosmétique en chine
"Des lèvres brillantes, une peau et des yeux de velours : le portrait de Laetitia Casta, égérie de L'Oréal, est partout dans les centres commerciaux et les centres-ville", raconte China Daily. Chose inimaginable il y a moins de quarante ans : le maquillage était alors considéré comme décadent et contre-révolutionnaire. Pendant la Révolution culturelle (1966-1976), il fallait non seulement porter un costume Mao ou un uniforme de l'armée, mais aussi avoir les cheveux courts et un style unisexe. C'était normal puisque Mao avait décrété que les femmes étaient "l'autre part du ciel". "Elevée pendant la Révolution culturelle, je croyais que l'uniforme était la plus belle chose au monde et que les permanentes et le maquillage étaient une horreur", se souvient Wang Ping, professeur à l'université du Minnesota aux Etats-Unis.
Aujourd'hui, les Chinoises veulent rattraper le temps perdu et se ruent dans les magasins de cosmétiques. Les fabricants étrangers ont pris conscience du filon et investissent à tour de bras dans un pays où "il y a plus de lèvres que dans toute l'Amérique et l'Europe réunies", explique le quotidien de Pékin. L'Oréal, entreprise française qui a racheté en 2004 deux marques chinoises de cosmétiques, consolide sa position d'empire international de la beauté et investit massivement sur le marché chinois, en pleine expansion. Après le bâtiment, l'automobile et le tourisme, la beauté occupe en effet la quatrième place dans la consommation des Chinois. Le marché des produits de beauté a été évalué à plus de 42 milliards de yuans (4,2 milliards d'euros). Depuis 2000, il a augmenté de 25 % par an. Entre l'augmentation du niveau de vie et la frénésie des jeunes générations qui veulent consommer, les fabricants ont trouvé leur eldorado.
"La plupart des filles de mon âge se maquillent tous les jours. C'est une nouvelle tendance, car les jeunes femmes de 30 ans que je connais ne se maquillent que de façon