Marie de France
Lais1, par Marie de France
Fleurs et honneurs:
Prologue, v. 5-8, p. 22.
Quant uns granz biens est mult oïz, Lorsqu’un beau fait est répété, dunc a primes est il fluriz, il commence à fleurir, e quant loëz est de plusurs, et quand les auditeurs se répandent en louanges dunc a espandues ses flurs. Alors les fleurs s’épanouissent.
Guigemar, v. 3-6, p. 26.
Oëz, seignur, que dit Marie ; Écoutez donc, seigneurs, les récits de Marie ki en sun tens pas ne s’oblie. qui tient sa place parmi les auteurs de son temps.
Celui deivent la genz loër, On doit faire l’éloge
Ki en bien fait de sei parler. de celui qui a une bonne réputation.
Obscurité :
Prologue, v. 9-16, p. 22.
Custume fu as anciëns, Les Anciens avaient coutume, ceo testimonie Preciëns2, comme en témoigne Priscien, es livres que jadis faiseient de s’exprimer dans leurs livres assez oscurement diseient avec beaucoup d’obscurité pur cels ki a venir esteient à l’intention de ceux qui devaient venir après eux e ki aprendre les deveient, et apprendre leurs œuvres : que peüssent gloser la letre ils voulaient leur laisser la possibilité de commenter e de lur sen le surplus metre. le texte et d’y ajouter le surplus de science qu’ils auraient.
1. Rumeurs en fleur: Lais
A. Dépassement de la source orale – ces bruits d’aventures jugées vraisemblables :
Prologue, v. 33 et v. 35-39 et v. 41 :
« Des lais pensai qu’oïz aveie « J’ai donc pensé aux lais que j’avais entendus.
[…]
pur remembrance les firent ceux qui avaient commencé à les écrire des aventures qu’il oïrent et à les répandre cil ki primes les comencierent avaient voulu perpétuer le souvenir e ki avant les enveierent. des aventures qu’ils avaient entendues.
[…]
Rime en ai e fait ditié » J’en ai donc fait des contes en vers »
Guigemar, v. 19-21, p. 26 :
Les contes que jo sai verais, Je vais vous raconter, en peu de mots,
Dunt li Bretun unt fait