Marius et sylla
La fin du IIe siècle et le début du Ier siècle marquent la montée du pouvoir personnel de généraux qui s’affranchissent des règles traditionnelles de la république.
Marius et Sylla sont les deux premières grandes figures de généraux dont la rivalité personnelle débouche sur une véritable guerre civile en Italie dans les années 80, puis sur une prise de pouvoir par Sylla (81-79). Ce dernier prend à la tête d’une « dictature constituante », nouveauté institutionnelle remettant en cause les fondements mêmes de la république, dont on a montré que ses institutions s’efforçaient de contrecarrer le retour à un pouvoir de type monarchique.
Nous envisagerons cette période, qui va des lendemains de la mort de Caius Gracchus (dans les années 110) à l’abdication de la dictature par Sylla (79), en deux temps. Jusqu’en 88, nous verrons la trame des événements qui marquent la République (en dehors de la guerre sociale traitée dans le cours précédent). Dans cette période, si Marius joue un rôle important, la république garde un fonctionnement traditionnel en dépit de troubles fréquents. Dans un second temps, nous étudierons la période de la première guerre civile (88-81) et de la dictature de Sylla (81-79) qui voit un bouleversement des institutions républicaines.
A. Domination de Marius sur la vie politique romaine (107-88)
1. De l’« homme nouveau » au consul
a. Le début de carrière : une réforme significative
C. Marius est un homme nouveau issu d’une famille de chevaliers romains et originaire de la cité d’Arpinum, voisine de Rome ; il est donc le premier sénateur de sa famille, il est ce qu’on appelle un « homme nouveau » (homo novus, en latin). Dès les débuts de sa carrière, il se place dans la lignée des Gracques et dans la mouvance des populares. En 119, l’année de son tribunat de la plèbe, il se fait remarquer en faisant voter une réforme des modalités du scrutin dans les assemblées populaires.
Une série de lois dites « lois