Maroc et la mondialisation
Le Maroc face à la nouvelle économie
Aziz Lahlou *
L’entrée dans le 3ème millénaire n’est pas qu’une symbolique calendaire. Elle coïncide avec une mutation considérable de notre environnement amorcée depuis surtout les trois dernières années, mais qui prendra toute son ampleur dans les mois et les quelques années qui viennent. Le premier défi est celui de l’accélération. La concentration des secteurs de la distribution, qu’elle soit alimentaire ou spécialisée, a pris une dimension nouvelle. La taille des regroupements se conjugue avec la mondialisation, c’est-à-dire notre aptitude à acheter partout dans le monde pour vendre à un consommateur partout dans le monde. Le redémarrage de l’Asie, la poursuite d’une croissance soutenue aux États-Unis, le redressement des économies européennes créent un environnement favorable qui devrait dynamiser la croissance forte. Notre pays ne doit pas rester en marge de cette croissance, d’autant plus qu’il a l’obligation d’ouvrir ses frontières économiques en 2010. La planète est devenue la nouvelle cité, le véritable champ clos de l’exercice de la responsabilité. Dominé par un système que l’ivresse du pouvoir et le bénéfice du doute encouragent à tous les excès et à toutes les provocations, notre monde est sommé de dépasser la politique du fait accompli, d’inventer une conception solidaire de l’avenir. Ce que la presse a appelé l’échec de Seattle est un phénomène composite charriant des éléments contradictoires, mais il contient, telle une pépite, les prémisses d’une réaction salutaire à la pollution planétaire du libéralisme, laquelle peut à tout instant détruire socialement tout individu au nom de l’individualisme. Il s’agit d’une remise en cause fondamentale de l’insupportable légèreté de la technocratie mercantiliste, en même temps que la revendication d’un système de régulation fondé sur des principes politiques éprouvés ou prometteurs: l’exigence de démocratie, le