Le « made in China » a du plomb dans l'aile
30/08/2007 - Le retrait massif de jouets par Mattel engage une bataille d'image entre la Chine et les pays occidentaux. Une mise au point nécessaire, selon plusieurs experts.
Le 14 août, Mattel annonçait le retrait de 436 000 voitures miniatures fabriquées en Chine, en raison de la présence de peinture au plomb. Deux semaines plus tôt, le groupe américain avait déjà rappelé 976 000 jouets de sa filiale Fisher-Price. Cette crise sonne comme une rebuffade pour l'Empire du Milieu, dont la puissance se bâtit sur sa capacité à fabriquer vite et à bas coûts des produits d'exportation pour les pays occidentaux. La réaction chinoise ne s'est d'ailleurs pas fait attendre, puisque les autorités dénoncent désormais la qualité du soja américain.
Stéphane Bertoux, directeur associé de l'agence de design Nexteo, installée depuis sept ans à Shanghai, estime que « ces affaires vont se multiplier ». « On l'a vu avec la bataille médiatique entre Danone et son partenaire Wahaha, accusé d'avoir copié ses produits, rappelle-t-il. Le gouvernement chinois a répliqué en " découvrant " des pesticides dans des bouteilles d'Evian. Nous sommes au début d'une guerre commerciale. Les marques étrangères doivent s'attendre à affronter le protectionnisme du gouvernement. Il faut être subtil et laisser les compétiteurs chinois exister. » Areva expérimente lui aussi la particularité du capitalisme chinois à ses dépens, avec le changement inopiné du lieu d'implantation de réacteurs vendus à Pékin.
Mieux contrôler la qualité
Pour Clément Rousseau, président de l'agence Plan créatif, présente en Chine depuis quinze ans, toutes ces nouvelles doivent inciter à la prudence : « Elles arrivent sur un fond d'enthousiasme permanent pour l'eldorado chinois, qui fait fi de la casse sociale et des malfaçons. Le prix très bas de la main-d'oeuvre a des conséquences, évidemment. D'ailleurs certaines entreprises rapatrient leurs usines, car elles ont fait leurs