Maupassant et la chartre
2nd mouvement : ligne 4 à 15 / une charge peu orthodoxe
Mouvement formé d’une seule et longue phrase, qui illustre le caractère volontariste de Frère Jean et son surgissement brutal et rapide au milieu des pillards. La phrase est elle-même composée de trois mouvements : le premier décrit la charge de Frère Jean (ligne 4 à 8), mais est interrompu par une description de la débandade des ennemis, qui fait l’objet d’un second mouvement (ligne 8 à 12). Le
troisième …afficher plus de contenu…
La sortie de Frère Jean se fait « en beau sarrau », comme l’indique le complément circonstanciel indiquant la matière. Le texte original donne « en beau sayon ». Le
« sayon », c’est la saye (ou saie), c’est-à-dire une grosse toile solide et grossière, que l’on appellerait aujourd’hui plutôt la « serge ». C’est dans cette toile qu’était fait l’habit du moine.
Dans la Chanson des quatre fils Aymon, il est plusieurs fois indiqué que Maugis l’Ermite est muni d’un bourdon et vêtu d’une écharpe en serge. Précisément, le froc du moine (la partie supérieure de l’habit, qui couvre la tête et les épaules) est « mi[s] en écharpe », c’est-à-dire de telle façon …afficher plus de contenu…
Tout, dans cette phrase, renvoie à l’abondance : les pluriels d’abord, les verbes
« emplir » et « charger » ensuite, l’image enfin de la corne d’abondance. L’armée de Picrochole est donc une armée peu fiable, une armée de soudards attirés par les richesses et le vin, ce qui peut la rendre sympathique au demeurant : dans le roman, les combattants ennemis ne sont pas blâmés.
La responsabilité de la guerre et de la dévastation revient aux seuls Pricochole et ses conseillers.
Enfin, l’asyndète qui clôt cette seconde partie de la phrase, « c’était la débandade »,