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En 1831,solennellement chargés d’une mission d’étude sur les institutions pénitentiaires américaines, les deux jeunes magistrats Alexis de Tocqueville et son compagnon Gustave Le Bon s’embarque au Havre destination : L’Amérique. Tocqueville considère les Etats-Unis comme un terrain d’investigation privilégié. Le succès est imminent avec ces journaux qui se multiplie et s’éparpillent sur de nouveaux territoires. Peu d’abonnées suffisent pour en couvrir les frais mais ces journaux bon marché négligent les sujets nobles, la politique, la vie des partis pour s’intéresser aux petits faits quotidiens. Compréhensible à tous avec un langage vulgarisé, sujets significatif pêchés dans la rue, les commerces, les fabriques, information pratiques. Il n’y a pas de manipulation des esprits dans la presse selon Tocqueville. Assurément, il y a une influence mais elle est d’abord fonctionnelle, c’est-à-dire qu’elle est limitée dans la structure éclatée du pouvoir politique, au contraire de la France, ou le pouvoir est concentré et posé avec la presse dans un antagonisme structurel. Il encourage ou supporte que l’esprit du journalisme en Amérique est «de s’attaquer grossièrement, sans apprêt et sans art, aux passions de ceux auxquels il s’adresse, de laisser là les principes pour saisir les hommes ; de suivre ceux-ci dans leur vie privée, et de mettre à nu leurs faiblesses et leurs vices ».
Lors de sa parution en 1840 du second volume de « la Démocratie », qui porte moins sur l’Amérique que sur les sociétés modernes, le décor en France a changé. La presse a été instauré en 1836 par Emile de Girardin,