melancolie
La mélancolie prend différentes significations au fil des siècles. Elle décrit, très généralement, un état d'abandon proche de la dépression : au XIe siècle, elle imprègne une grande partie des quatrains d'Omar Khayyam ; au XIIe siècle, dans le vocabulaire courtois, elle désigne toutes sortes d'états d'âme allant de la tristesse profonde à la folie ; au XIVe siècle, Guillaume de Machaut fait de la mélancolie le sentiment qui caractérise le jaloux amoureux qui cherche la solitude ; au XVIIe siècle, le sens s'affaiblit à celui de tristesse douce et vague ; au XIXe siècle, la mélancolie prend deux sens : d'une part celui d'un mal-être dû à un manque profond qui ne peut être identifié ; et d'autre part elle prend un sens clinique de maladie mentale associée à un profond abattement. La mélancolie devient alors synonyme de dépression.
La mélancolie peut aussi être vue comme une « maladie sacrée » qui dans la culture occidentale a concerné toutes les expressions de la pensée et de l'art : philosophie, médecine, psychiatrie et psychanalyse, religion et théologie, littérature, musique et arts. La mélancolie est un vecteur de fertilité, de lucidité, de clairvoyance, mais aussi paradoxalement de désespoir. Jean Starobinski et Wolf Lepenies ont dit que la mélancolie était une forme de « mise à distance » de la conscience face au « désenchantement » du monde.
Mythe de Prométhée
Fils du Titan Japet et de Clyméné, Prométhée était un géant dont Zeus redouta toujours la puissance. Prophète, inventeur, il créa d’un bloc d’argile mêlé d’eau le premier homme. Ne voulant pas laisser sa créature démunie de tout, il alla dérober au char du Soleil une étincelle et de retour sur la Terre, il offrit cette source du feu divin aux hommes qui, en son absence, s’étaient multipliés.
Plus tard, il tua et dépeça un taureau. D’un côté, il étala la chair, la moelle, les entrailles, qu’il recouvrit de la peau de la bête ; de l’autre, il posa les os, sur