Methode subjective
Steve Ambler et Emanuela Cardia*
Introduction
Un nombre croissant d’études empiriques ont été consacrées ces dernières années au lien entre la croissance économique et l’inflation. Ces études ont deux objectifs. Le premier est d’établir un fait stylisé et de répondre aux questions suivantes : Quelle est la relation empirique entre la croissance et l’inflation? Cette relation est-elle statistiquement significative? Est-elle stable d’un pays à l’autre et d’une période à l’autre? Le second objectif est d’interpréter la relation et de répondre aux questions suivantes : La relation décelée est-elle structurelle? La relation empirique fait-elle ressortir l’existence d’un arbitrage exploitable par les autorités monétaires? Dans l’affirmative, quelles sont les conséquences de l’arbitrage sur le plan du bien-être et quel est le taux optimal d’inflation1?
1. Parallèlement aux études empiriques s’est également développée une littérature théorique. Celle-ci fait appel à des modèles dynamiques d’équilibre général tels que le nôtre pour analyser l’effet de la taxe déguisée que constitue l’inflation sur le niveau des revenus (dans les modèles de croissance exogène) ou sur la croissance (dans les modèles de croissance endogène) ainsi que son incidence sur le bien-être. Voir, entre autres auteurs, Aiyagari (1990), Ambler, Phaneuf et Sauthier (1995), Bean (1993), Black, Macklem et Poloz (1994), Chari, Jones et Manuelli (1995), Cooley et Hansen (1989, 1991 et 1995), De Gregorio (1993), Devereux et Love (1994), Dotsey et Ireland (1996), Gomme (1993 et 1996), Love et Wen (1996), Rebelo (1991), Sidrauski (1967) et Stockman (1981). * Nous remercions Paul Gomme, Tiff Macklem et les commentateurs pour leurs suggestions et observations utiles.
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Ambler et Cardia
Nous nous proposons ici d’analyser la littérature empirique au moyen d’un modèle dynamique d’équilibre général où intervient la monnaie et où la croissance est endogène.