meursault
Aujourd’hui, votre personnalité et vos esprits sont jugés !
J’ai tué un homme. Et pourtant avocats, juges et procureurs m’ont jugé pour mon insensibilité.
On m’a jugé et condamné pour le meurtre moral de ma mère : je n’ai pas pleuré à son enterrement. On m’a jugé pour ce que je suis, on ne m’a pas jugé pour le crime que j’ai commis.
La justice est sensée et doit punir quiconque ne respecte pas une loi au sein de sa société, doit sanctionner les actions humaines qui causent les torts faits à autrui.
Il y a là une incohérence de la justice, qui juge sur la personne et non pas sur son acte. Il y a là une justice inexpérimentée pour la raison qu’elle a jugé un homme sur la façon qu’il a d’être moralement.
L’indifférence m’aveuglait jusqu’à présent, mais j’ai ouvert mes yeux sur l’obscure clarté du fonctionnement judiciaire et il me révolte.
J’avais décidé de vivre l’instant présent sans chercher à le modifier. J’avais décidé de me taire jusqu’ici, de laisser passer les choses mais je me rends compte que j’ai bien eu tort.
Aussi, je peux vous dire ce que les corrupteurs de cette merveilleuse entreprise qu’est la justice ont fait jusqu’ici.
Qu’ont fait les hommes de lois pour prouver le bien de la justice ? Rien.
Qu’ont-ils jugé ? Uniquement l’insensibilité d’un homme.
Quelle a été la conclusion de leur jugement ? Une justice expéditive, la peine de mort.
Les hommes de lois sont des hommes de l’absurde qui n’ont pas cherché, me semble-t-il à réfléchir davantage à leurs actes.
Oui, vous, avocats, juges et procureurs êtes coupables aussi. Dans quelques jours vous aurez la mort d’un homme sur la conscience.
Le soleil d’ici me brûle les yeux et me rend fou mais vous, il vous aveugle et vous fait oublier le sens du terme de la justice.
Vous avez amené les événements passés, vous avez posé beaucoup de questions sur ma mère que j’ai selon vous « tué moralement » mais vous avez oublié que j’étais ici au départ pour le