Michel de montaigne
(28 février 1533 – 13 septembre 1592)
Il est né au château de Montaigne d’une famille de riches négociants bordelais. Son père, Pierre Eyqiem, avait été anobli en 1519. À son retour des guerres d’Italie, il était devenu « premier jurat et prévôt » de Bordeaux, dont il sera maire en 1554.
Michel de Montaigne appris le latin avec comme précepteur un médecin allemand nommé Horstanus, qui doit entretenir l’enfant en latin seulement, règle à laquelle se plie également le reste de la maisonnée. « Sans livre, sans grammaire, sans fouet et sans larmes, j’avais appris du latin - un latin aussi pur que mon maître d’école le connaissait.» De 7 à 13 ans, Montaigne est envoyé suivre le « cours » de grammaire et de rhétorique au collège de Guyenne à Bordeaux, haut lieu de l'humanisme bordelais, puis il étudiera le droit à Toulouse.
De l'âge de 23 ans à celui de 37 ans, Montaigne siège comme magistrat d’abord à la Cour des aides de Périgueux puis, après sa suppression en 1557, au Parlement de Bordeaux.
L’évènement le plus marquant de cette période de sa vie est sa rencontre à 25 ans avec La Boétie, qui siège au Parlement de Bordeaux. Il a 28 ans - il mourra à 32 ans. Juriste érudit avec une solide culture humaniste, il écrit des traités politiques mais aussi des poésies en latin et, admirateur de la Pléiade, en français. L’amitié de Montaigne et de La Boétie, que l’on a parfois soupçonnée à tort d’homosexualité, est célèbre. Montaigne a écrit dans la première édition des Essais : « Si on me presse de dire pourquoi je l’aimais, je sens que cela ne peut s’exprimer. » Son admiration pour la grandeur intellectuelle de son aîné s’allie à de profondes affinités culturelles et à un parfait accord idéologique dans cette période de guerres religieuses. Mais cette amitié dure peu. La Boétie meurt, sans doute de la peste, en 1563, conservant pendant trois jours d’agonie une force d’âme qui fascine Montaigne et qu’il veut faire connaître, d’abord