Michel Foucault, les anormaux
Une monstruosité, un godemichet géant comme sapin de Noel, c'est ce que la Fiac avait projeté d'exposer sur une des plus belles places de Paris, la place Vendôme, une oeuvre de Paul Mc Carthy. Un passant a dégonflé l'engin et un autre a filé trois claques à l'artiste avant de disparaître. Ce ne sont pas des manières mais peut-on lui en vouloir ?
La force des symboles, symboles culturels et symboles religieux, concernant Noel est forte, le sapin représentant Noel, les fêtes familiales, la nostalgie des bonheurs enfantins. Cette initiative de la Fiac et de l'artiste relève d'une conception de l'art entendu comme un moyen de questionner. Les philosophes parlent d'une conception agonistique de l'art, un art et un espace public conflictuels. Le résultat est allé au-delà des espérances puisque les gens sont questionnés certes mais aussi, outrés.
Pour l'artiste, cette baudruche est une critique de la société de consommation. Le rapport entre un gode et la critique de la société de consommation n'est pas évident. L'artiste choque au nom de l'art, il divise. La directrice de la Fiac le devance ou lui emboite le pas, impose aux Parisiens une imposture artistique. Pour les colonnes de Buren, ou la pyramide du Louvre, les esprits se sont enflamés et puis la paix est revenue. Pour le plug de Mc Carthy, la guerre aurait surement duré un bout de temps et les responsables auraient fini par plier bagage. Ce truc est inacceptable, une monstruosité non pas comme objet sexuel mais comme une confiscation de l'art au nom d'une conception exclusive et contestable du beau. On peut avoir ses propres idées et les exposer dans un endroit clos dans lequel les personnes intéressées pourront se déplacer mais ici il est exposé dans un lieu public. La volonté d'un seul fait loi.
Pour Foucault le premier des monstres est le roi, le monarque, le despote, l'individu qui fait valoir sa violence, ses caprices, sa non-raison, comme