MLK - Prépa Com
Ce discours d’une dizaine de minutes est un modèle du genre. Il s’inscrit délibérément dans une filiation historique, comme si son auteur avait eu, ce jour-là, pleinement conscience qu’il prononçait une déclaration politique qui allait marquer les esprits à tout jamais. Martin Luther King, débute son discours, par une référence directe au président Abraham Lincoln, devant la statue au pied de laquelle justement il se tient. « Il y a 100 ans, un homme signait l’acte d’émancipation qui mettait fin à une longue nuit de captivité. » Le ton est donné. Martin Luther King se positionne en héritier de celui qui, lors de son discours de Gettysburg en 1863, évoquait déjà, avec une formule équivalente : « 87 ans plus tôt (« Four score and seven years ago »), nos pères de ce nouveau continent ont conçu la liberté et ont rappelé que tous les hommes étaient nés égaux ». Lincoln faisait ainsi référence à la déclaration d’indépendance des Etats-Unis d’Amérique de 1776. Selon Lincoln, ce texte fondateur portait en lui ces idéaux de liberté et d’égalité qui caractérisent « l’esprit américain ». Ce sont ces mêmes idéaux que Martin Luther King, 100 ans plus tard, va à son tour asséner. 1776, 1863, 1963… Trois dates qui se répondent. D’où son usage rhétorique redoutablement efficace de la répétition qui rythmera tout son discours. L’histoire se répète, Martin Luther King