Le critique Marcel Arland écrit : « En vérité, Mme de Sévigné est en perpétuelle représentation, et c’est là qu’elle trouve son naturel. Nous avons perdu cette rhétorique (ou du moins son usage lucide) qui est l’art de s’entendre à travers des « mensonges ». On savait alors à quoi s’en tenir, comme devant les flammes, les fers et les mortelles blessures du roman ou de la tragédie. On savait que, réduit à une nature infirme, bizarre, presque indécente, l’homme ne pourrait aller bien loin dans la vie sociale, et que d’abord il manquerait de naturel ; qu’il fallait donc adopter tout un ensemble de figures, de symboles et de danses rituelles, dont la noblesse pût rejaillir sur chacun des participants. » (« Madame de Sévigné, la lettre et le naturel » in La Prose française (1951), p. 437). En vous appuyant sur votre lecture des Lettres de 1671, expliquez et discutez ces propos.

QUELQUES PHRASES ET EXPRESSIONS ET IDÉES GLANÉES ICI ET LÀ

L’invention d’un naturel sévignéen
Divers niveaux de connivence
Vie organique de la mère et celle de sa fille.
« Le naturel résiderait dans un certain nombre de codes, de convenances, qui, tout en ayant l’air d’aller de soi, permettent une vie sociale en étouffant les passions ».
À un premier niveau, la marquise cherche à faire illusion au sens théâtral.
Ton chantant de la marquise ( par ex ds la lettre où il est question du mariage de Lauzun)
Théâtre social de la politesse : le faux n’est pas le contraire du vrai, mais son moyen d’expression.
Auto-régulation du pathos.
Canaliser un excès de naturel qui pourrait lasser la destinataire et rompre l’échange. La marquise veut s’assurer de ne pas aller contre les exigences ou les espérances d’une fille qui vit bien davantage dans la réserve et la retenue.
Le naturel devient un gage de vérité.
« Être en représentation pour Mme de Sévigné, ce n’est donc pas tant se créer de toute pièce un être factice qui correspondrait à la posture qui lui convient en société