"'Pousse au milieu des cactus, ma rancœur' et 'Demain c’est loin' ont été écrits à quelques jours d’écart, à New York, pendant l’été 1996. Au départ, j’avais écrit un texte qui s’appelait ‘Tour de béton’. Quelques mois plus tard, en décembre, j’arrive au studio où nous enregistrions, à Suresnes, et je vois Jo [Shurik’N, NDLR] en train d’écrire sur une instru à lui. Le morceau était celui qui allait s’appeler ‘Demain c’est loin’. Jo me montre ce qu’il a écrit et me demande : "Ça te dirait pas d’enchaîner derrière ?" Moi je lui dis : "Justement, j’ai ce texte, là, 'Tour de béton', c’est dans le même esprit" Et hop !, comme pour ‘Nés sous la même étoile’, le lendemain ou le surlendemain c’était enregistré ! Jo a enregistré son couplet en une prise, je crois, et moi en deux blocs – je fonctionne toujours comme ça : en général j’enregistre d’un trait mais jusqu’à dix fois, et ensuite je compile les meilleures phases. D’ailleurs si tu écoutes bien certains morceaux, tu pourras remarquer des différences de raccord, c’est presqu’imperceptible…
Il n’a jamais été question d’inverser nos couplets, ils fonctionnaient très bien comme ça. Et puis la prod de Jo était au poil, linéaire et cyclique, entièrement au service de la parole… Sur le moment, nous n’avons pas eu la sensation d’enregistrer un classique, mais à l’écoute il n’y avait pas photo : ‘Demain c’est loin’ avait un truc ! Il est vite apparu évident que c’était sur ce morceau que l’album devait se terminer.
En l’écrivant, nous n’avions pas vraiment de modèles en tête. En revanche, depuis, il y a plusieurs morceaux qui me semblent s’inscrire dans le même état d’esprit : je pense au morceau ‘Who killed hip-hop’ de Joe Budden, à ‘Dontgetit’ de Lil’ Wayne… De notre côté, ‘La fin de leur monde’ en 2006, c’est clairement la suite de ‘Demain c’est loin’, une décennie plus tard. Après le microscope, le télescope. Les téléchargements du clip se comptent en millions ! La seule différence, c’est qu’en concert, il est plus