Molière, le malade imaginaire , acte 2 scène 8
Il fait de son enfant une informatrice au sein même de sa demeure. Il y a un contraste comique entre la naiveté de Louison et la fonction qu’Argan lui attribue. La tournure intérro-négative invite Louison à répondre « Non, mon papa ». Argan tend un piège cruel à son enfant, puisqu’il sait qu’elle a vu un homme avec Angélique. L’adresse respectueuse et tendre, exprimée par le GN « mon papa » crée un comique entre le père autoritaire et l’enfant obéissant. Argan s’assure que Louison assume son propos. Un plaisant jeu de répétitions se met en place « Assurément ? / Assurément. » Ces phrases nominales accélèrent le rythme du dialogue. Le déni de Louison provoque alors la colère du père qui ironise « Oh ça, je m’en vais vous faire voir quelque chose, moi » Argan joue sur la polysémie du verbe « voir » puisqu’il montre « une poignée de verges » à Louison. Ce brusque passage du dialogue …afficher plus de contenu…
L’anaphore en « Et puis après ? » d’Argan est comique car elle pousse Louison à continuer son dévoilement qu’Argan craint pourtant. Le dévoilement de l’enfant décrit alors progressivement une scène presque érotique « se mettait à genoux », « lui baisait les mains ». Ce contraste comique joue avec la bienséance qui empêchait au XVIIème siècle de représenter sue scène des rapprochements physiques. Louison prétend que l’arrivée de Béline interrompit les premiers baisers. Cependant, Argan ne la croit pas, et recourt à son stratagème : « Voilà mon petit doigt… vous ne m’avez pas dit ». Le détournement du jeu enfantin suscite le rire, autant qu’il souligne la cruauté voire la folie d’Argan, qui dialogue avec son propre doigt.Mais Louison renverse comiquement l’accusation initialement portée contre elle : « votre petit doigt est un menteur », « ne le croyez pas, il ment ». Elle s’empare du jeu