Molière, dom juan, acte i scène ii
Directeur de troupe, auteur, metteur en scène et comédien tout à la fois, Molière commence à connaître un grand succès avec les Précieuses ridicules en 1659 et l'École des Femmes, en 1662, mais ces pièces subissent de nombreuses critiques. Molière écrit alors, à partir d'août 1664, Dom Juan, destiné à remplacer Tartuffe à l'affiche qui fut un véritable échec. La source du mythe de Dom Juan, est la pièce espagnole Le Trompeur de Séville de Tirso de Molina en 1630. Dès la scène 2 de l’acte I, le héros se montre au spectateur qui le connaît déjà par le portrait de son valet Sganarelle fait dans la scène précédente. Alors que le dernier le soupçonne d’une nouvelle conquête, malgré son mariage avec Elvire, Dom Juan fait l’éloge paradoxal de l’inconstance.
En quoi sa tirade est- elle représentative de son libertinage de mœurs ?
I- Une défense et illustration de l’inconstance amoureuse
a) Etude de la progression argumentative
* Interjection inaugurale « quoi » définit un conflit entre Dom Juan et Sganarelle -> tonalité critique. * Fait l’éloge de l’inconstance grâce à divers arguments : * Fidélité est mortelle (champ lexical de l’immobilité « lié », « demeurer », « ensevelir » l.1 à 6 et 34 à 35). * Plaisir sensoriel : la beauté visuelle (l.7-20). Dom Juan est un esthète (récurrence de « beauté »). La beauté permet d’oublier la réalité vulgaire en le transportant dans un autre monde (l’amour est une transcendance). * Justice : être marié à quelqu’un déshonore une autre (l. 8 à 12, 14 à 16, 17 à 18). Dom Juan retourne les valeurs de la noblesse (courage, honneur). * Guide de la nature (l.14, 17 à 18, 42 à 43) : côté dionysiaque. * Nouveauté (l.23) : maxime. * Attrait de la conquête (l.24 à 32) : grand importance pour Dom Juan, leçon de galanterie (technique). Il décline les étapes de séduction par des groupes infinitifs. Présentation de la conquête comme une guerre (vocabulaire «