"Mon corps s'en va descendre" de ronsard
Pierre de Ronsard
COMMENT S’EXPRIME ICI LE TRAGIQUE ?
A. Une évocation réaliste et baroque de la mort
1. Une description réaliste de l’altération du corps
-champ lexical du corps -grande souffrance physique : aspect haché, formules restrictives, effet miroir avec le Squelette, v3 allitérations en [t] et en [p] - v4 : pathétique : frayeur de la mort, le fait de se considérer le renvoie à la mort
2. Le constat douloureux de la dépossession de soi -participes passés + préfixes privatifs : il subit
- v1 : deux groupes verbaux : passage de l’avoir à l’être
3. L’anticipation spectaculaire de sa propre mort
-se prend pour témoin de sa propre mort alors qu’il ne voit plus deuxième quatrain
-v 12 : il n’est déjà plus de ce monde. « endormis » : euphémisme.
B. La lutte du moribond: une émouvante cérémonie d’adieux
1. L’adieu en 3 temps
-adieu à l’antique en 3 temps : la lumière (= la vie), puis adieu à ses compagnons (plus large), puis adieu à ses « chers amis » : de plus en plus personnel = de plus en plus dur.
2. L’hymne à l’amitié
-difficile de quitter ses proches : cherche à ralentir le temps : v9 participes present, enjambement
-question oratoire : tous ses amis sont tristes, il était très mondain et souffre de ne plus pouvoir sortir.
3. La résignation
-Apollon & Esculape, dieux de la vie et de la médecine. Coupe à l’hémistiche sur « guérir » : incapacité mise en avant. Se sent trahi, frustré. Il ne peut rien y faire.
- il se donne une mission, se rassure : allitération en [p] qui montre son courage et sa détermination, il se donne un rôle. C. La force de la mort
1. La puissance de la mort
-v3 : « mort » au centre : elle règne.
-v4 : assonnances sonores
2. Les différentes assimilations de la mort
-allégorie de la mort avec le « Squelette »
-« trait », métonymie de la mort, une véritable arme
-« sans pardon » : allusion au combat