Jacquard propose une réforme complète du système éducatif actuel. Il introduit le sujet en faisant l'éloge du savoir humain dans son intégralité, passant de la découverte du feu aux plus récentes percées scientifiques. La substitution à répétition du mot «savoir» par le terme «trésor», porteur d'une connotation très positive, démontre l'importance qu'octroie l'auteur au sujet. À partir de cette valorisation, Jacquard prononce sa définition de l'éducation: «Éduquer, […] c'est proposer à chacun d'être l'un des dépositaires du trésor collectif, d'être de ceux qui l'enrichiront, d'être aussi, face à la génération suivante, un passeur de témoin.» (p.150, troisième paragraphe) L'école possède donc, pour lui, une importance significative. Or, il n'est pas en accord avec le fonctionnement majoritairement répandu du système éducatif actuel. D'abord, il insiste sur la différence qui existe entre la compréhension et l'apprentissage. À l'apprentissage, il associe des termes comme «facile», «miettes», «grenier» et «rabâchage inutile» en complète opposition à la compréhension, à laquelle il associe des mots comme «difficile», «plats», «plaisir» et «saveurs nouvelles». Albert Jacquard désapprouve le fait que, en éducation, seule la première des deux facultés soit réellement valorisée, car plus aisée à vérifier. Selon lui, comprendre devrait être à l'origine de toute scolarité et la lenteur de cette activité, encouragée. Finalement, l'auteur déplore les méthodes évaluatives qui sont employées dans le modèle scolaire actuel. La compétitivité, le classement, le jugement perpétuel qu'elles entraînent est à l'encontre de la vision de Jacquard, comme il l'illustre dans cet extrait: «Le drame de l'école est d'être contaminée par une attitude de lutte permanente, qui est à l'opposé de sa finalité.» (p.171, deuxième paragraphe) Selon lui, les examens devraient être conjoints au parcours scolaire, c'est-à-dire quotidiens et perpétuels. Ainsi, les cours seraient désormais vécus comme des