Monetarisme
Le monétarisme est un terme apparu à la fin des années 1960 pour qualifier un courant de pensée économique pour lequel l'action de l'État en matière monétaire est inutile voire nuisible. Le chef de file de ce courant, Milton Friedman, a cherché à réhabiliter la théorie quantitative de la monnaie contre le paradigme dominant de l'époque, le keynésianisme.
Selon la théorie monétariste :
* l'offre de monnaie est exogène (déterminée par la banque centrale) ; * la demande de monnaie est stable ; * l'inflation est « partout et toujours un phénomène monétaire », due à l'augmentation trop rapide de la masse monétaire (moyens de paiement mis en circulation) ; * les agents font des anticipations adaptatives qui diminuent à long terme l'effet des politiques conjoncturelles ; * il existe un taux de chômage naturel en dessous duquel l'économie ne peut pas descendre durablement.
La courbe de Phillips est une constatation empirique d'une corrélation entre le chômage et l'inflation à court terme uniquement. Le taux de chômage est en abscisse et l'inflation en ordonnée, cette courbe est monotone convexe décroissante. Friedman va modifier la lecture de cette courbe de la manière suivante : « en augmentant la masse monétaire, les autorités font croire aux travailleurs que leur salaire réel a augmenté, ce qui les conduit à augmenter leur offre de travail. À court terme on a donc une diminution du chômage, mais rapidement les travailleurs s'aperçoivent que les prix ont augmenté en même temps, ils diminuent donc leur offre de travail. »
Deux conséquences :
* Premièrement, le niveau de chômage revient à son niveau « naturel », mais les prix ont augmenté ! La courbe de Phillips se déplace donc « vers le haut ». * Deuxièmement, Friedman en déduit que la courbe de Phillips de long terme est une droite verticale avec comme abscisse le taux de chômage « naturel », elle démontrerait alors l'inefficacité des politiques économiques sur