Mort et renaissance dans alcools d'apollinaire
1 Je dois à son obligeance de pouvoir la reproduire ci-après, et je l’en remercie vivement.
2 Michel Décaudin, Le Dossier d’» Alcools », Droz-Minard, 1960, pp. 117-121.
3 Fernand Divoire, l’un des « Treize » de L’Intransigeant (parmi lesquels figurait aussi Apollinaire (...)
4 « Lettre aux Treize », Œ C, IV, 740 : lettre d’ailleurs passionnante, où il s’amuse visiblement, y (...)
2Michel Décaudin a publié la version en prose initiale1, et détaillé les différentes étapes de sa transformation2 ; je les rappelle brièvement. Le conte paraît dans un journal, Le Soleil, en août 1907. On le retrouve découpé en poème dès l’été 1909, dans la revue Vers et Prose (clin d’œil du hasard, ou d’Apollinaire ?), sans aucune modification textuelle, et toujours intitulé « L’Obituaire ». Ce titre devient « La Maison des morts » dans une Anthologie des Poètes nouveaux publiée par G. Lanson au début de 1913 ; mais le vocable insolite subsiste dans le texte, où les rares changements ne touchent que les blancs et la ponctuation. Enfin dans Alcools (Po, 66-72), en avril 1913, le poème est déponctué, comme l’ensemble du recueil; et « l’obituaire » partout débaptisé (vv. 2, 45 et 194) ; nous retrouverons deux autres variantes, minimes en apparence. Trois étapes essentielles, donc, dans l’histoire de ce texte : la prose, le vers libre ponctué, la déponctuation. À moins que la réalité ne soit encore plus complexe ? Nous