myth
Qu’est-ce qu’un mythe ?
Le terme de mythologie n’a rien de mystérieux : il désigne un ensemble de mythes appartenant à un même contexte culturel, et réunis sans grand souci de cohérence. La notion de mythe, en revanche, est infiniment plus complexe. Sans poser trop longuement des problèmes de définition
(dont une abondante bibliographie nous assure qu’ils sont insolubles), il est possible d’éclairer ou du moins de limiter l’objet de cette étude.
Le mythe se caractérise par sa forme (un récit), par son fondement (une croyance religieuse), par son rôle (expliquer l’état du monde).
Le mythe est un récit
La notion de mythe suppose une continuité narrative. Elle demande un cadre, des personnages et une action. L’idée d’un dieu ou la foi en l’existence d’un héros ne suffisent pas à fonder un mythe.
Ainsi, tandis que l’allégorie ou le symbolisme peuvent se résoudre dans la description, le mythe s’inscrit dans un déroulement chronologique.
Sans doute, dès lors qu’est personnifiée une entité abstraite, la guerre par exemple, naît un personnage comparable aux dieux de certaines mythologies : l’Arès grec, en l’occurrence, frère du Mars latin. Mais, tandis que l’allégorie de la guerre peut être embrassée dans une seule représentation graphique (statue ou tableau), le dieu Arès a une histoire
(il se laisse surprendre par Héphaïstos dans les bras d’Aphrodite), une
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DES MYTHES AUX MYTHOLOGIES
ascendance (Zeus et Héra) et une lignée (les Amazones, Diomède…).
Un peintre peut représenter une scène marquante de l’histoire du dieu
(Botticelli peint Mars se reposant aux côtés de Vénus), mais il opère alors un choix à l’intérieur d’un tout qui progresse selon l’ordre du récit.
Tandis que l’allégorie ou le symbolisme restent immobiles, le mythe possède la forme narrative du conte ou de la légende.
Le mythe a une racine religieuse
Un mythe a été ou est encore l’objet d’une croyance religieuse — ou