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Trois ans après les événements dramatiques du 11 septembre, et deux guerres lancées en Afghanistan et en Irak, les puissants de ce monde ont-ils pris les précautions d’usage pour éviter un second massacre ? Oui, bien entendu, mais d’immenses brèches subsistent dans notre sécurité collective. Plutôt que de pérorer à l’infini sur le sujet, prenons trois exemples. Primo : chacun sait que sur les 19 pirates de l’air à l’origine des attentats du 11/09, quinze d’entre eux étaient de nationalité saoudienne. Or, que constate-t-on ? Qu’aujourd’hui encore 90% des visas saoudiens sont agréés quasi sans le moindre contrôle. Et ce, alors que Khaled Sheikh Mohammed, le cerveau derrière ces attentats, a reconnu devant les officiers américains que la raison pour laquelle 15 des pirates de l’air avaient la nationalité saoudienne, tenait à leur facilité d’obtention de visas pour entrer sur le territoire des Etats-Unis. A l’époque (juillet 2001), il a pu en faire lui même la découverte, puisqu’ au travers d’un programme dénommé Visa Express, les Saoudiens pouvaient demander un visa via une simple… agence de voyage. N’avoir rien fait (ou très peu) depuis lors pour renforcer les contrôles sur ces visas est un crime contre l’esprit. Secundo : Chacun sait aussi que l’une des raisons – inavouées – par le gouvernement Bush pour lancer une guerre en Irak visait à réduire la dépendance des Etats-Unis (et donc de l’Occident) du pétrole saoudien. L’idée n’était pas mauvaise en soi même si la méthode est cynique. Or, par une ironie du sort, l’instabilité politique actuelle de Irak, fait que l’administration Bush doit pratiquement supplier les Saoudiens pour qu’ils pallient au manque de pétrole sur le marché mondial. Trois ans après le 11 septembre, l’Occident est plus que jamais dépendant du pétrole saoudien. Tertio : Courant de ce mois de septembre, les ministres des affaires étrangères de France, Grande-Bretagne et d’Allemagne doivent s’envoler