Naissance du fascisme italien
Les grandes villes industrielles du nord sont paralysées par des grèves à répétition, souvent violentes (les ouvriers sont armés), cependant que dans le sud, les ouvriers agricoles occupent les latifundias, immenses propriétés détenues par de riches propriétaires absentéistes et généralement mal exploitées. Beaucoup craignent une répétition de la révolution bolchevique qui a eu lieu en Russie deux ans plus tôt.
La création des «fasci»
C'est dans ce contexte que Benito Mussolini, un leader socialiste passé au nationalisme, fonde en 1919, à Milan, en Italie du nord, les Faisceaux italiens de combat (Fasci italiani di combattimento).
Les «fasci» sont des groupes paramilitaires constitués de laissés-pour-compte (chômeurs, anciens combattants, petits bourgeois aigris....). Mussolini veut s'en servir pour conquérir le pouvoir par la force, en application des théories de l'anarchiste français Georges Sorel, qui prône la violence, et de Lénine, qui préconise le recours à une avant-garde de révolutionnaires professionnels.
Le leader italien prône le combat contre le bolchevisme et le socialisme, mais aussi contre le capitalisme et la démocratie parlementaire. Il veut instaurer une République autoritaire et laïque (l'Italie est alors une monarchie constitutionnelle) en vue de restaurer la grandeur et la dignité du pays.
Mussolini rejette par ailleurs les théories de Karl Marx sur la lutte des classes (ouvriers contre patrons) et se propose d'établir une société «corporatiste». Dans cette société idéale, patrons et salariés collaboreraient ensemble au bien-être commun au sein d'organisations inspirées des corporations professionnelles du Moyen Âge, qui rassemblaient