Narcisse
Le jeune Narcisse est si beau qu’il éveille le désir de nombreux jeunes gens des deux sexes, mais il les éconduit tous. Parmi ses prétendants, la nymphe Écho lui voue une adoration à laquelle il reste insensible, si bien que, désespérée, elle se retire dans un endroit solitaire, n’y laissant d’elle que sa voix.
Se rendant aux supplications d’une des victimes de Narcisse, un jour de canicule, Némésis pousse le jeune homme à se désaltérer dans une fontaine au cours d’une promenade. Celui-ci s’éprend de l’image que reflète l’onde, la sienne, et comme il ne peut l’atteindre, il se laisse mourir, penché sur son propre visage. Sur les lieux de sa mort, naît une fleur qui porte son nom, le narcisse.
« Il était une source extrêmement claire, argentée, à l’onde transparente, que ni les bergers ni les chèvres qui paissent dans la montagne n’avaient jamais touchée, ni aucune autre bête, qu’aucun oiseau n’avait troublée, pas même une branche tombée de l’arbre ».
Telle est la description que fait Ovide de cet endroit idyllique et solitaire : un site pratiquement vierge et difficilement accessible, qui évoque immédiatement pour nous la nature géologique du cap de Creus. Sur la photo présentée ici, laquelle se trouve actuellement au Centre d’études daliniennes et, selon toutes probabilités, a été prise par Gala elle-même – on en possède le négatif –, on voit le peintre penché au-dessus d’un trou d’eau au lieu-dit Punta dels Tres Frares, dans la calanque Galladera, entre le cap de Creus et El Port de la Selva, endroit où l’on ne peut se rendre que par la mer et l’un des rares sites préservés de notre côte.
LA METAMORPHOSE DE NARCISSE
Quand on regarde attentivement le