Nelson Mandela est devenu une figure emblématique de la fin du 20ème siècle. Sa libération de prison le 11 Février 1990, après plus d'un quart de siècle d'incarcération, sembla à bien des gens offrir la perspective d'une avancée, après une décennie dominée par les politiques réactionnaires de Margaret Thatcher et Ronald Reagan. On estima à 200 millions, le nombre de personnes qui, en 1988, regardèrent à la télévision le concert pop dans le stade bondé de Wembley, concert qui célébrait le soixante-dixième anniversaire de Mandela, toujours prisonnier.Ce fut une grande chance pour la classe capitaliste d'avoir un homme de cette envergure pour sauver le capitalisme sud- africain confronté à l'insurrection. Mais Mandela lui-même s'est avéré incapable d'assurer des conditions stables pour la poursuite de l'exploitation capitaliste en Afrique du Sud, à une époque où l'économie mondiale est de plus en plus destabilisée. Avec la chute des prix des matières premières dans le monde, l'industrie minière s'est contractée créant 50 pour cent de chômage chez les ouvriers noirs. Ajouté à cela, le gouvernement doit détruire 30 pour cent d'emplois dans le secteur public dans un avenir très proche juste pour maintenir le niveau actuel peu élevé des investissements étrangers. La crise économique qui se développe prépare les conditions pour une explosion sociale plus importante que celle qui a secoué le régime de l'apartheid. C'est bien plus qu'un Mandela dont la classe capitaliste aura besoin pour prolonger la vie d'un système incapable de répondre aux besoins les plus élémentaires de la majorité de la