Nietzsche - recueil d'opinions
Recueil d’opinions, de commentaires et de conférences
1969-1995
LA GUERISON DE LA SOUFFRANCE
Punta de vacas, Mendoza, Argentine - 4 mai 1969
Notes
1. La dictature militaire en Argentine avait interdit toute réunion publique dans les villes. Par conséquent, nous nous réunîmes dans un endroit isolé, Punta de Vacas, à la frontière du Chili et de l’Argentine. A l’aube, les autorités en contrôlaient les voies d’accès. On distinguait des nids de mitrailleuses, des véhicules militaires et des hommes armés. Pour passer, il fallait montrer ses papiers et fournir des renseignements personnels, ce qui créa quelques frictions entre les militaires et la presse internationale. Dans un paysage magnifique de monts enneigés, Silo commença à s’adresser à un auditoire de deux cents personnes. La journée était froide et ensoleillée. Aux environs de midi, tout était fini.
2. Il s’agit de la première intervention publique de Silo. Dans un langage poétique, il explique que la connaissance la plus importante pour la vie (“la réelle sagesse”), n’est pas la connaissance des livres, des lois universelles, etc. mais l’expérience personnelle, intime. Cette connaissance est liée à la compréhension de la souffrance et à son dépassement.
Dans ce qui suit, une thèse très simple est exposée en plusieurs parties : Premièrement, on commence par faire la différence entre d’une part, la douleur physique et ses dérivés, qui peuvent reculer grâce aux progrès de la Science et de la justice et d’autre part la souffrance mentale que ces dernières ne peuvent éliminer. Deuxièmement, on souffre par trois voies : la perception, le souvenir et l’imagination. Troisièmement, la souffrance révèle un état de violence. Quatrièmement, la violence a pour racine le désir. Cinquièmement, le désir a différents degrés et prend différentes formes. Progresser est possible (“ par la méditation intérieure ”).
Sixièmement : ainsi, le désir (“ plus les désirs sont grossiers… ”) engendre la violence qui,