FICHE DE LECTURE : TEXTE DE NISBET : LA TRADITION SOCIOLOGIQUE. Problématique : En quoi peut-on dire que « la sociologie est fille des Révolutions », comme l’affirmait Gurvitch ? Comment les Révolutions (Révolution Française et Révolution Industrielle) ont-elles fait évoluer les comportements ? Hypothèse centrale : La sociologie est née en réponse aux problèmes créés par l’effondrement de l’Ancien Régime. En effet, la perception qu’ont eu les individus des Révolutions (et non les révolutions en soi) a opéré à d’énormes changements dans la société. Ces changements sont alors étudiés par la sociologie. I. Effondrement de l’ordre social traditionnel Avant la Révolution Française, l’état social était dit aristocratique. Il reposait sur trois normes : la richesse, le pouvoir et le statut. La société était divisée en « castes » (noblesse, Tiers-Etat, clergé) régie par un système inégalitaire de privilèges. Cette inégalité des conditions reposait sur la parenté (transmission héréditaire de condition sociale), la terre et la religion. La Révolution Française fit voler en éclat cet ordre social traditionnel. Survenant comme un bouleversement brusque et violent, « ces changements se produisirent presque aussi brusquement que l’avènement du millénium : l’opposition entre présent et passé semblait totale, terrifiante ou enivrante ». II. Relation évènement/idée La Révolution s’est effectuée à travers un renouvellement des valeurs morales et idéologiques. Nous ne nous intéressons pas au cadre historique : « nous ne chercherons pas à cerner la révolution industrielle ou la Révolution Française dans leur réalité historique ni dans leur relation avec les évènements qui les précédèrent ou qui les suivirent. C’est aux idées que nous nous intéresserons. Or la relation entre évènements et idées n’est jamais directe : elle s’opère toujours à travers la perception que l’on a des évènements ». La Révolution Française est interprétée comme un « mythe » (A.