Ma représentation est un homme se regardant dans un miroir, fendu, brisé.

Cet homme contemple son reflet, presque toujours déçu de ce qu’il y voit, y plaçant pourtant encore des espoirs. On dit que Dieu a fait l’homme a son image, mais dans mon interprétation, ce que recherche l’homme dans ce reflet est le Dieu qu’il n’a jamais vu et dont il se fait une représentation à la mesure de son imagination, c’est à dire, le reflet de lui-même, en moins imparfait.

Cette scène peut également rappeler celle du mythe grec de Narcisse, qui se contempla tant et si bien dans l’eau d’une source qu’il finit par s’y noyer. Ma perception du Dieu, est plutôt celle de la contemplation des hommes. Ils placent tant d’espoirs en ce tout, en ce rien, qu’ils sont dans une attitude de contemplation plus que d’action. Une attente latente.

Le miroir est brisé, parce que, bien sûr, l’homme se trouve plus imparfait que Dieu, donc il ne peut quand même pas regarder son idéal sans cligner des yeux. Le reflet brisé est l’image que l’homme se fait de lui-même. Il n’arrive pas à la cheville de son Dieu, qui est intouchable, immortel, surpuissant.
Brisé aussi comme tous les espoirs qu’il met en une chose, une personne, une croyance qu’il ne connaît pas mais qu’il se représente comme il le peut, comme il le veut.
Brisées souvent les illusions qu’on s’en fait. Acte de l’homme qui tient rancœur à ce Dieu qui ne réalise pas ses prières et ne le fait pas vivre dans le monde dont il rêve.

Dieu est donc ce reflet en vis-à-vis de l’homme qui ne correspond jamais à ses attentes mais les contient pourtant toutes. Il est cet espoir brisé… mais un espoir quand même d’une force, d’une instance supérieure, dans les croyances les plus diverses.

Le miroir est aussi le tout et le rien, le néant, quelque chose d’insondable, d’intouchable, d’inchangeable, sur lequel on ne peut avoir aucune influence. L’homme s’il se plonge dans la contemplation, s’il plonge son regard dans le sien peut