Nomadisme
Ces trois textes parlent de nomadisme. Ils traitent tous les trois de ce thème mais différemment. Deleuze et Guattari distinguent le nomade et le migrant. Patrick Bouchain pense que tous les hommes sont des nomades et Benjamin dissocie la nomadinité et la patrimonialité. Nous étudierons les visions et les arguments de chacun de ces auteurs dans l'ordre du corpus.
Dans le premier texte, Deleuze et Guattari font la distinction entre nomade et migrant. La thèse de ce texte est clairement celle du principe et de la conséquence de la vie nomade. Ils séparent le texte en trois temps. Tout d'abord, définissons ce qu'est un nomade. Plus généralement, les nomades sont des peuples, des sociétés dont le mode de vie comporte des déplacements continuels. Le nomade peut aussi être celui qui n'a pas de maison. Les auteurs développent leur thèse par trois arguments.
" Le nomade a un territoire, il suit des trajets coutumiers, il va d'un point à un autre, il n'ignore pas les points ". D'après le texte, le nomade possède un territoire et il prend des trajets qui sont déterminés par des points. Le trajet nomade répartit les hommes dans un espace ouvert. Le nomade circule et vit à l'intérieur de son territoire. « Le trajet est toujours entre deux points », c'est-à-dire le point de départ et le point d'arrivée, mais ce qu'il y a entre ces deux points est plus important. L'habitat est plus lié à un itinéraire qu'à un territoire. Tout point sur le trajet est un relais pour le nomade : « La vie du nomade est intermezzo » et « le nomade n'est pas du tout le migrant ; car le migrant va principalement d'un point à un autre, même si cet autre est incertain, imprévu ou mal localisé. Mais le nomade ne va d'un point à un autre que par conséquence et nécessité de fait : en principe, les points sont pour lui des relais dans un trajet ». Le nomade se distribue dans un espace clos mais lisse, il ne se définit pas par le mouvement et, contrairement au migrant qui quitte