Nouvelle adelie
Salomé avait déménagé l'année dernière, direction le Canada... on avait déjà envisagé de devoir se séparer mais le moment venu son absence fut un poids constant sur ma cage thoracique, puis au fil des mois j'ai tout fait pour combler cette absence qui me renvoyait à une solitude pesante. Ses mots étaient des étoiles, des étoiles sur ma peau qui me brûlaient. Tu en avais plus besoin de moi alors, pour ne plus me retourner dans les couloirs en croyant avoir entendu ta voix, ton rire, pour m'habituer à rentrer seule le soir, j'ai volé le plus beau des mots à quelqu'un sans importance et je te l'ai donné. Pour que tu l'accroches à ton cœur et que tu vives avec. Quoi que tu fasses à partir de cet instant tu es devenue porteuse d'espoir et moi, princesse des étoiles. Et puis ces temps ci tu m'accompagnais le matin. Je m'en contentais parce que tu resteras ma plus belle rencontre, et puis j'espérais te revoir... l'espoir, l'espoir, c'est le manque d'espoir qui appauvrit les gens et qui les dessert alors moi, du haut de mon 1m62 je passe ma vie à la quête de ce mot. C'est en plein dans cette période d'adaptation que je l'ai rencontré.
La première fois que je l'ai vu je n'y ai pas cru. Je l'ai aimé de loin, pure et chaste. La tête dans les nuages et les yeux embrumés je suis tombée. Foudroyée, la première fois que je l'ai vu je suis tombée foudroyée. A genoux j'ai cru ne plus jamais pouvoir me relever. Il était l'inaccessible, le rêve, et moi le silence, le néant. La première fois que je l'ai vu il ne m'a pas vue, mais il a suffi d'un éclair, pour qu'il y ait addition, puis addiction.
Et puis tu es parti. Vivre ailleurs, côtoyer d'autres gens, aimer autrement.
Quand j'ai réalisé que mon essentiel s'était fait la belle à l'autre bout de la planète, j'ai mis longtemps à trouver les mots. Car on ne chasse