ntroduction : Alfred de Musset (1810-1857) est un poète et dramaturge considérait comme l'enfant prodige du romantisme, puisqu'il écrit ses premiers vers à 14 ans, et qu'il est introduit dans le cénacle romantique à partir de 17 ans. Mais très vite, il va s'en détacher et en être éloigné, à cause de ses railleries et sa fantaisie, de son comportement de dandy débauché. En 1832, il connaît un échec cuisant au théâtre, pour sa pièce à lire. De 1833 à 1835, il mène une relation passionnée et orageuse avec George Sand, qui va lui inspirer ses plus grands chefs-d'oeuvres. C'est cette grande douleur que Musset évoque dans ses nuits, recueil de 4 poèmes, publié de 1835 à 1837, dans une revue dans lesquelles le poète dialogue avec la Muse. Dans La nuit de mai, premier poème de la série, composé de 150 vers, en alexandrin et octosyllabe, rédigé en à peine 48 heures. La Muse exhorte le poète, qui souffre, à prendre pour lutte, l'instrument symbolique du lyrisme, afin qu'il transcende son malheur par la création poétique. Notre extrait se situe à la fin de poème et constitue son point culminant. Quelles conceptions du poète et de la poésie ce poème présente-t-il ?
I - La Muse, intigratrice de poésie.
A) Une autorité suprême et professorale.
La muse, protectrice des arts dans la mythologie, personnifie ici la poésie par le biais de la prosopopée. Le déictique "ici-bas" indique qu'elle se situe au-dessus des humains, dans une sphère céleste supérieure. Son rôle est avant tout didactique, il consiste à guider le poète sur la voix de la création. L'emploi d'impératifs d'ordre et de défense "laisse-la", "ne crois pas" montrent qu'elle a une autorité et un rôle clairement directif. Cela se justifie par son omniscience en ce qui concerne l'art poétique, comme le souligne le verbe de savoir "j'en sais", l'emploi du pluriel, qui dénote l'ampleur de sa connaissance. L'utilisation du présent de vérité général, de groupes nominaux globalisant "les grands poètes" apparente ses