nuit et brouillard
Nuit et Brouillard est une chanson de Jean Ferrat sortie en décembre 1963 sur l'album du même nom chez Barclay. Jean Ferrat en est l'auteur-compositeur-interprète.
Commémorant les victimes des camps d'extermination nazis de la Seconde Guerre mondiale, Nuit et brouillard évoque également pour Jean Ferrat un drame personnel et douloureux, la disparition de son père, juif émigré de Russie, arrêté puis séquestré au camp de Drancy par les autorités allemandes, avant d'être déporté (le 30 septembre 1942) à Auschwitz1, d'où il n'est pas revenu. Il voulait aussi rendre hommage aux victimes qui ont été déportées.
Le titre fait référence à la directive Nuit et brouillard signée en 1941 par Adolf Hitler, qui ordonne que les personnes représentant une menace pour le Troisième Reich ou la Wehrmacht dans les territoires occupés seront transférées en Allemagne et disparaîtront dans le secret absolu.
L'heure étant à la réconciliation avec l'Allemagne, la chanson fut interdite à la radio et à la télévision où, sous l'influence directe de l'Élysée, elle fut fortement « déconseillée » par Robert Bordaz, directeur de l'ORTF. Elle passa tout de même un dimanche à midi sur la première chaîne, dans l'émission Discorama de Denise Glaser2. Le succès suivit, et Jean Ferrat reçut pour cette chanson le grand prix du disque de l'Académie Charles-Cros en 1963. Ce fut le début du succès pour le chanteur.
En 2005, dans un entretien accordé à la revue Nouvelles d’Arménie Magazine, le rédacteur en chef de la revue L’Arche Meir Weintrater reproche à la chanson de ne citer que brièvement les Juifs comme victime des nazis. Ses accusations ont été reprises par d'autres sites internet 3. Jean Ferrat répond4 dans une lettre ouverte à Meir Weintrater où il dit au contraire regretter « de n’avoir pas cité les autres victimes innocentes des nazis, les handicapés, les homosexuels et les Tziganes. ». M. Weintrater affirmait à la fin de l'interview qu'aujourd'hui, « un tel texte