On n'y voit rien de danasse arasse
En 2000, il écrit On n’y voit rien, ouvrage dans lequel Daniel Arasse propose, à travers six courtes fictions, des aventures du regard qui se présentent comme …afficher plus de contenu…
Dans la deuxième partie, un récit à la première personne, Daniel Arasse analyse L’Annonciation, de Francesco del Cossa, et plus précisément, s’intéresse à la présence d’un mystérieux escargot en bord de cadre, qui va lui permettre d’apprécier l’œuvre sous un angle différent, et d’en proposer une interprétation inédite. Durant une vingtaine de pages, l’auteur s’adresse directement au lecteur avec humour « Vous trouvez ça normal vous ? » (page 24) et partage le cheminement de ses pensées, rythmé par des anecdotes et des découvertes qui rendent l’analyse aussi palpitante qu’un roman policier : « Un jour donc, ce que le tableau me montrait au premier plan m’a sauté aux yeux...» (page …afficher plus de contenu…
» (page 34). Selon eux, l’escargot en question serait tout simplement une figure de la Vierge au moment de l’Annonciation, puisque l’on croyait, dans le temps, qu’il était fertilisé par la rosée. Mais Daniel Arasse parvient à démontrer —au terme d’une longue réflexion— que l’escargot, s’il est bien peint sur le tableau, n’est pas dans le tableau. Posé sur cet espace de représentation et ledésignant comme tel, l’escargot nous montre qu’il ne faut pas nous laisser prendre à l’illusion de ce que nous voyons, ne pas y croire. Un peu à la façon du « Ceci n’est pas une pipe » de René Magritte.
Quand bien même cette analyse serait fausse, elle démontre la force du regard de