Organistion de la connaissance
Organisation de la connaissance : dimensions idéologiques des classifications
Viviane Couzinet Professeur des universités Sciences de l’information et de la communication Université Toulouse III Paul Sabatier, EA 827, Laboratoire d’études et appliquées en sciences sociales (LERASS), France. Equipe Médiations en information et communication spécialisées (MICS) 115 B, Route de Narbonne Boîte postale 67 701 31077 Toulouse cedex 04. France couzinet@lerass.iut-tlse3.fr http://www.lerass.iut-tlse3.fr de recherches
Mots-clés : Idéologie, Approche communicationnelle, Réception, Représentation des savoirs, Classification décimale universelle
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Introduction
On peut considérer que les premiers travaux de réflexion sur la gestion de la connaissance ont débuté avec le travail de répertoriage bibliographique et donc dès l’antiquité grecque. Il s’agit de dresser des inventaires de la production savante, de l’ordonner afin de suivre ses avancées et de tenir informé le pouvoir en place. Si la préoccupation que nous qualifierions actuellement de scientifique n’est pas absente, il s’agit bien souvent de décrire afin d’interdire la divulgation de découvertes et d’idées pouvant remettre en cause l’autorité politique et religieuse. La bibliographie est d’ailleurs jusqu’au début du XXe siècle, en France, à la fois la description et un ensemble de savoirs sur le livre. Petit à petit l’imprimerie et le développement des sciences et des techniques ayant conduit à une augmentation considérable de la quantité de livres disponibles, la nécessité tout d’abord d’en organiser le stockage, puis, de les mettre à la disposition d’un public plus large amène à concevoir des outils définissant leur mise en ordre. L’objectif poursuivi est de faciliter leur repérage dans un espace déterminé. Ces outils ne sont pas de simples plans de classement fondés sur l’ordre alphabétique du nom du premier auteur ou du titre, ou fondés sur le format ou encore