Origine du cacao et du chocolat
Au commencement, il y eut la gourmandise ou plutôt l'amour des mets les plus fins manifestés par Charles Quint. Il y eut aussi sa volonté d'afficher sa grandeur, son affection pour la religion, son aura personnelle, son désir de prospérité. Lui qui avait proclamé : "Je mettrais Paris dans mon Gand", allait parvenir à faire du chocolat une friandise appréciée progressivement de par le monde entier. Il contribuerait par son attitude à répandre l'usage d'un breuvage fort estimé.
On se souvient que Cortés débarquant au Mexique se vit offrir en signe d'hospitalité un "xocolatl" dans un gobelet d'or. En 1520, Charles Quint fit connaissance, pour la première fois, grâce à une missive du conquérant avec le fabuleux mot "cacao", un mot qui le fit rêver, un mot neuf qui dans l'ambiance de renouveau généralisé aux arts et aux lettres ne pouvait que le séduire. Dix ans plus tard, l'Empereur en avait goûté, apprécié ses effets dynamisant sur lui-même ainsi que sur les membres de sa cour. Pourtant, comme beaucoup, il l'avait jugé trop amer. Ayant appris qu'au Mexique on s'essayait à trouver des recettes dont les saveurs satisferaient enfin les occidentaux, il y envoya quelques espions en quête des résultats. Puis, il donna pour consignes à des religieuses de peaufiner encore les essais dont il avait été informé. Il alla même jusqu'à organiser une sorte de compétition entre diverses congrégations, promettant aux plus performantes un retable pour orner leur chapelle. Quelle douce tâche, quel agrément de plaire à son souverain en se consacrant à une telle recherche! Il en fallut des essais et des erreurs pour parvenir à élaborer une boisson vraiment digne d'un souverain si puissant. De la vanille mais point trop, du sucre d'agave en suffisance, des touches de fleurs d'oranger, un soupçon de musc, un rien de poivre, des cuillérées de miel, des épices nouvelles en très petite quantité. Combien de proportions différentes furent