2E guerre mondiale
A plusieurs reprises, je suis allé en reconnaissance dans les environs, jusqu’aux avant-postes allemands. Les troupes allemandes qui nous encerclaient étaient d’environ 100.000 hommes. Pendant notre marche à pied du Donon à Strasbourg -voir annexe 1- j’ai pu constater que toute la région fourmillait de soldats allemands. Sur toute la route, des sentinelles armées étaient postées de 50 à 100 m jusqu’à Strasbourg - trajet de quelques 50 kilomètres - il n’y eut aucune évasion possible.
Au Donon, nous étions constamment survolés par des avions ennemis. Il m’aurait fallu des vêtements civils et une ferme pour me cacher pendant quelque temps. Cela n’existait pas. Nous vivions dans les forêts et il pleuvait souvent. D’ailleurs, le commandement français qui était en pourparlers avec les Allemands, et qui s’était laissé bêtement abuser, interdisait formellement aux officiers de se séparer de la troupe. Il fallait "rester groupés", la convention de reddition en préparation, stipulant que les officiers garderaient leurs bagages, comme "division libre" (Freie Division), que nous serions libérés "selon les règles", à Strasbourg à condition de nous y rendre en ‘unités constituées’.
Dans la nuit au 25 au 26 juin (après l’armistice), le Colonel Bourgeois du 154è R.I.F. a décidé de brûler le drapeau de notre régiment. J’y ai découpé un petit morceau de soie rouge que j’ai pu conserver pendant