Otages
Faut-il médiatiser les prises d’otages ?
Conférence-débat organisée par l’association Otages du Monde le 20 octobre 2009, à la Maison des Etudiants de Caen, dans le cadre du Prix Bayeux des correspondants de guerre
Maison de l’étudiant de Caen
auditeur ou lecteur qu'il y avait moins de prises d'otages. Et pourtant la prise d'otages est un commerce qui marche bien. Malgré cela, on en parle moins. Est-ce que c'est une volonté, un choix, une politique? Benoit Dusquesne « Faut-il médiatiser les prises d'otages ». La question est belle, pas facile aussi. J'ai eu le coup de fil d'une radio locale cet après-midi qui me demandait ce qu'on allait faire et j'ai parlé de ma vision des choses. J'avais en mémoire ce qui s'était passé avec les otages d'Antenne 2 à la fin des années 80. Vous avez des photos, dans l'exposition présentée par Otages du Monde pour le Prix Bayeux, qui rappellent les libérations de Jean-Louis Normandin, Cornéas, etc. On se souvient surtout de ces images - beaucoup d'entre vous sont trop jeunes d'ailleurs pour s'en souvenir - qui ouvraient tous les jours le journal télé pour rappeler leur détention. À l'époque il y avait eu débat à la rédaction de France 2 pour savoir s'il fallait médiatiser cette affaire mais ça avait été accepté par le grand public comme quelque chose de nécessaire et salutaire. Il fallait rappeler chaque soir qu'ils étaient otages pour qu'ils vivent. Jean-Louis Normandin, qui est devenu un ami, m'a raconté qu'un jour à Beyrouth dans sa cellule, à la mi-temps d'un match de foot je crois, il avait entendu Chirac ou Mitterrand parler de lui. Il s'était alors rendu compte à quel point on pensait à eux, à quel point ils étaient devenu une source de préoccupation nationale. Ça avait été important pour lui dans sa détention. Je me souviens aussi de ce qu'a dit Florence Aubenas sur le tarmac de l'aéroport et a souligné à quel point toutes les manifestations de soutien avaient été importantes. Sur la base de tout ça je me