COMME LES 5 DOIGTS DE LA MAIN* On ne peut pas reprocher à Alexandre Arcady de se disperser, de jouer les touche-à-tout, de retourner sa veste, de faire des expériences. Depuis trente ans il réalise toujours le même film. Des films où la bien lutte contre le mal, des histoires de famille, de fratrie, de communauté juive, de gangsters, de nostalgie de l'Algérie. À peine si le scénario bouge - malgré des incursions dans la comédie comme avec Tu peux garder un secret, adaptation d'un roman de fille.Ici et maintenant, ce sont cinq frères, dont un qui s'est mis dans des soucis gros comme le grand banditisme, qui vont se ressouder, malgré la réprobation, pour une union sacrée. L'aîné, c'est Bruel, le cadet, le délicieux et prometteur Mathieu Delarive. Pascal Elbé est un pharmacien endetté en plein retour à la religion, Éric Caravaca l'intello athée et Vincent Elbaz le mouton noir, seul au courant avec la mère du lourd - forcément - secret lié à la mort du père.Dans le cinéma d'Alexandre Arcady, il y a énormément de placement de produits ostensibles, la tour Eiffel dans chaque plan, ou à défaut, Notre-Dame, les Invalides, des repas de famille où les femmes cuisinent en nombre et tancent les enfants. Quand dans une mosquée souterraine, en quête d'un arsenal conséquent, les frangins évoquent le passé de Tsahal de leur aîné et que l'imam, très épicier, va chercher les gilets pare-balles, on ne masque même plus un fou rire. Le souci ici, c'est que si Arcady ne change pas, le monde autour et le cinéma en particulier, ont eux, changé. Et pas qu'un peu. M. N. COMME LES 5 DOIGTS DE LA MAIN* Film français d’Alexandre Arcady avec Patrick Bruel, Vincent Elbaz, Pascal Elbé, Eric Caravaca, Mathieu Delarive. 1 h 57