Paul valéry, léonard et les philosophes
Léonard et les philosophes
Œuvres, tome 1, Paris, Gallimard, bibliothèque de la Pléiade, p.1243-1246
Paul Valéry est un philosophe et poète né en 1871 et mort en 1945. La portée philosophique et épistémologique de son œuvre est méconnue.
C'est un penseur du constructivisme (courant de pensée reposant sur l'idée que nos représentations ne sont que le produit de l'entendement humain et non le reflet exact de la réalité ou alors d'après Besnier le constructivisme est « la théorie issue de Kant selon laquelle la conscience des phénomènes résulte d'une construction effectuée par le sujet ».
A à peine 24 ans (jeune âge pour une première publication) il publie le manifeste Introduction à la méthode de Léonard De Vinci dans La Nouvelle Revue. Ce manifeste est un texte clé de l'esthétique valéryenne.
Valéry reste cependant indifférent à cet homme historique qu'est Léonard De Vinci dans son œuvre, il reconnaitra lui même que « En réalité j'ai nommé homme et Léonard ce qui m'apparaissait alors comme le pouvoir de l'esprit » (Œuvre, I, 1155). Ceci montre le peu d'intérêt de Valéry dans les recherches historiques. Cependant, tout comme De Vinci, Valéry est possédé par la fureur du précis, dans son œuvre prend forme le projet toujours inachevé d'un texte qui tente de parvenir à la claire conscience d'elle-même. C'est ainsi qu'il reviendra plusieurs fois sur son manifeste.
Il effectua un premier retour en 1919 avec Note et digression puis un deuxième retour en 1929 dans une lettre à Léo Ferrero (philosophe qui se forma dans les années 20 à Paris et très apprécié de Valéry) qui s'intitule Léonard et les philosophes (dont le texte est extrait). Il y démontre que l'imagination du peintre est plus philosophique que l'entendement abstrait du philosophe.
Il effectua également un troisième retour en 1930 en ajoutant des notes marginales à son manifeste.
On peut donc dire que la prétendue « méthode de Léonard de Vinci » est le centre, auquel il faut toujours