Peut-on critiquer la démocratie
Dans un premier temps, on pourrait affirmer que la démocratie n’est pas critiquable. Elle est en effet par définition la source de toute légitimité et véhicule des valeurs universelles, telles que les libertés individuelles ou l’égalité. Elle fait ainsi figure de régime idéal, de régime le plus égalitaire possible.
Dans une démocratie, le pouvoir est donné au peuple. Est-ce une bonne chose ? On pourrait répondre positivement, du fait de la responsabilité de chacun : on s’assume soi-même en se gouvernant, on se prend en charge. Il n’y a pas de délégation, de soumission à un être supérieur, comme dans la monarchie ou la dictature. La souveraineté n’est ainsi pas réservée au dominant. Il y a donc un gommage du clivage entre dominants et dominés, le pouvoir n’appartient plus au plus fort.
La démocratie moderne permet aussi la représentation de la pensée régnante, sans distinction de classes sociales. Elle permet de trouver par le vote un compromis entre les opinions de chacun. Elle est donc une réponse consensuelle et rationnelle au problème suivant : « Qui doit gouverner ?».
Pourtant, sur de nombreux aspects, la démocratie n’est pas irréprochable. La démocratie a pour caractéristique principale le gouvernement par le peuple. Mais le peuple est-il capable de gouverner ? Diriger un pays demande une instruction, une conscience de ses actes, d’être informé ! Doit-on faire confiance à la masse, à la volonté générale, ou aux dirigeants suffisamment qualifiés, mais pas forcément représentatifs de la volonté du peuple ? La démocratie choisit la première solution, elle est donc blâmable si l’on considère que la masse n’est pas suffisamment qualifiée et informée pour détenir la souveraineté.
Le fait que la démocratie soit un compromis entre les différentes opinions est aussi dérangeant. En effet, les minorité, celle qui a perdu le vote est la