« Peut-on critiquer la démocratie ?»
4149 mots
17 pages
Dans son ouvrage intitulé Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes, Rousseau nous invite, en étudiant les origines des sociétés politiques, au travers de différents mécanismes comme la sauvegarde des biens des riches et la protection des libertés des pauvres, à une véritable anthropologie de l’espèce humaine. Avec l’entrée de l’homme en société, un nouvel ordre social, comprenant des conventions et ainsi de nouveaux droits, se constitue : « Ce que l’homme perd par le contrat social, c’est sa liberté naturelle et un droit illimité à tout ce qui le tente et qu’il peut atteindre ; ce qu’il gagne, c’est la liberté civile et la propriété de ce qu’il possède » (Contrat social) En faisant partie d’une communauté l’homme remet en cause son indépendance. Dans la seconde partie du Discours sur l’origine et les fondements parmi les hommes, Rousseau écrira : « […] le sauvage vit en lui-même ; l’homme sociable toujours hors de lui ne fait vivre que dans l’opinion des autres, et c’est, pour ainsi dire, de leur seul jugement qu’il tire le sentiment de sa propre existence. ». Dans le chapitre premier du Contrat social, Rousseau précisera d’ailleurs sur les rapports de maître à esclave la subjectivité des rapports entre hommes, qui vivent en société : « Tel se croît le maître des autres, qui ne cesse pas d’être plus esclave qu’eux. » D’un état de nature où l’homme se trouvait libre, il est désormais
esclave des propres règles de société, qu’il s’est fixé. Ainsi l’homme social avec son capital culturel, se comporte selon les mœurs en vigueur, se pliant ainsi au devoir qu’exige de lui la communauté, par exemple au travers du paiement de taxes, mais acquérant, aussi, par la même occasion, de nouveaux droits, comme le droit de propriété, compris dans les droits civiques ou encore, dans un régime démocratique, l’accès aux droits politiques, tel que le droit de vote, pour tout citoyen. Se demander si le régime démocratique convient à l’homme revient