Commencez par vous demander pourquoi on vous pose la question afin de déterminer le problème du sujet. Désirer, c’est chercher à posséder ce qui nous manque. En effet, on ne désire pas ce qu’on possède déjà. Le terme de désir renvoie donc à une absence qui est souvent synonyme de souffrance. Désirer c’est prendre la mesure de ce qu’on n’a pas. On saisit donc déjà ici pourquoi on pourrait vivre sans désir. Vivre sans désir consisterait à vivre sans maque et sans absence. Par ailleurs, nos désirs nous mettent souvent face à ce que jamais nous n’obtiendrons. En effet, nous ne désirons pas seulement ce que nous pouvons obtenir. Désirer, c’est être confronté sans cesse à nos limites. En outre, nos désirs nous conduisent souvent à des comportements que la morale réprouve. Toutes ces raisons peuvent donc nous conduire à vouloir chasser le désir de notre existence. Mais cela a-t-il un sens ? Est-il possible de vivre sans désir ? Vivre sans désir consisterait à vivre uniquement selon sa raison en chassant de son esprit tout ce qui y est étranger. Il faudrait vous demander si l’existence, pour un homme, ne suppose pas nécessairement le désir. Ici, vous pouvez penser à Spinoza lorsqu’il définit le désir comme l’essence de l’homme. Vous pouvez également penser à Rousseau lorsqu’il montre comment l’absence de désir est synonyme de malheur. Vivre sans désir, n’est-ce pas en dernière instance mourir ? Mais dans ces conditions, comment comprendre qu’on nous enseigne sans cesse à brider nos désirs, à ne pas les écouter ? Comment saisir le sens de toute une tradition qui voit dans la sagesse l’absence de soumission à ses désirs ? ici vous pouvez vous reporter aux analyses des stoïciens et en particulier d’Epictète. Ne faut-il alors pas opérer une distinction parmi les désirs ? Sur ce point, vous pouvez vous reporter aux analyses d’Epicure lorsqu’il distingue les désirs vains des désirs nécessaires. Vous trouverez de nombreux éléments pour développer ces points en vous reportant aux