Karl marx
I/a)Le désir se révèle à nous par l'intermédiaire d'une expérience aussi douloureuse qu'incontestable: celle du manque de quelque chose que nous ne pouvons espérer trouver qu'en dehors de nous. Comme si l'être humain, quelle que soit la richesse de sa vie intérieure, peinait nécessairement à trouver en lui-même ce qui est pour lui l'essentiel. L'existence humaine n'est donc pas, en tout cas, réductible à la présence de soi d'une conscience libre*. Elle est structurée par le manque, et donc rempli d'imperfection. Si "je désire, c'est-à-dire qu'il me manque quelque chose", souligne Descartes dans la IIIe _Méditation métaphysique_, cela prouve bien en effet que "je ne suis pas tout parfait"
b) Dans cette première sous-partie, nous avons défini le désir comme manque. Pour autant, il nous faut le distinguer du simple besoin. La réalisation du besoin se pose comme vitale tandis que celle du désir ne l’est pas. C’est pourquoi nous pouvons estimer que désirer n’est que rechercher des choses inutiles, superflues. Or dans cette situation, l’homme va de désirs en désirs sans trop savoir pourquoi, il est dans ce que Pascal appelle dans ses Pensées, le “divertissement”. Si la plupart des gens pensent que pour parler de la notion de bonheur ils faut se divertir et donc profiter de la vie, il se trouve en réalité dans un bonheur illusoire, il s’obstinent dans la recherche effrénée de la consommation et souffre donc sans en avoir vraiment conscience d’un assujettissement